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L’entreprise familiale spécialisée dans les gants techniques de protection se renforce dans les activités de sécurité et de sûreté, annonce son PDG Stéphane Rostaing au cours d’un entretien exclusif accordé à En Toute Sécurité. Le dirigeant a l’ambition de porter la part de son segment Administration, qui regroupe la police, l’armée, la gendarmerie et la sécurité privée, à la moitie de son CA d’ici cinq ans contre 15% aujourd’hui.
« C’est encore peu, mais nous avons connu une progression rapide compte-tenu du fait que nous ne nous sommes lancés que depuis cinq ans sur ce segment » ajoute-t-il.
L’année 2017 « se termine très bien, malgré la perte d’un gros contrat au début d’année avec Renault qui était un client historique. Cette perte a pu être compensée », affirme le PDG, qui anticipe un CA « à peu près équivalent » en 2017 à celui de 2016, soit 23M € pour un résultat net de 1M€. En 2015 , la MPE réalisait un CA de 22M € pour un résultat de 0,8M€. « Nous avons une progression régulière grâce à une croissance organique et une démarche raisonnée », précise-t-il, tablant sur 10% de croissance pour 2018, soit 25,5/26M€.
L’entreprise revendique aujourd’hui 15 millions d’utilisateurs quotidiens, répartis sur trois segments de marché : l’industrie (automobile, sidérurgie, pompiers etc.), le libre-service (bricolage, jardinerie etc.) et l’administration . Elle a lancé en avril dernier la commercialisation de sa dernière innovation à destination, notamment, des agents de sécurité :
un gant baptisé SCANFORCE qui permet d’effectuer des fouilles sans contact physique grâce à un système miniaturisé de détecteur de métaux. La solution remplace les traditionnelles raquettes de détection et permet aux agents de garder les mains libres pendant les fouilles.
« La progression des ventes commence tout juste à se faire sentir », indique Stéphane Rostaing. Pour ce produit, il démarche aussi bien les administrations que le secteur privé, car le gant peut être utilisé « en situation de détection ou de palpation ». Selon lui , Scanforce pourrait intéresser plusieurs centaines de milliers de personnes dans la police et la gendarmerie et un nombre équivalent dans la sécurité privée, en comptant les intérimaires. Autres prospects : les prisons, les douanes ou la sécurité aéroportuaire. La STAC ( Service Technique Aviation Civile) devra d’ailleurs prochainement dire si elle autorise l’utilisation du Scanforce dans les aéroports annonce le dirigeant .
Tannerie fondé en 1789 par Joseph Rostaing, l’entreprise s’est transformée en ganterie dans les années 1950, puis s’est peu à peu spécialisée dans les gants techniques pour la protection au travail. Elle compte aujourd’hui 400 salariés, dont 50 en France et environ 200 sous-traitants. Son siège social historique, à Villieu-Loyes-Mollon (Ain) rassemble aujourd’hui un laboratoire d’étude et un atelier de développement de la R&D. Ingénieur en chimie des polymères qui a commencé à travailler dans l’entreprise en 1994 pour devenir son PDG en 2011, Stéphane Rostaing a racheté la totalité des parts de la société en 2014 .
Rostaing est désormais organisé en holding – Rostaing Croissance – avec deux filiales : PGI (Protection Groupe Industriel) implantée au Maroc – où 60% de la production est fabriquée – et Rostaing France. […]
Stéphane Rostaing revendique une stratégie axée sur la qualité et l’innovation.
« Nous avons récemment recruté un responsable des essais formé à l’institut Français du Textile et de l’habillement afin d’être très performants sur l’aspect normatif, qui est capital dans notre métier » fait-il valoir. Concernant la qualité, « cela se traduit, en plus des certifications 9001 (management) et 14 001 (environnement), par un nombre de tests sur les produits plus élevé que la moyenne . Nous contrôlons après chaque découpe de gants, à chaque étape. Un seul gant peut subir entre six et dix contrôles », affirme-t-il.
Nouvelle directive européenne
Une haute technicité qui donne des atouts à Rostaing pour se distinguer de ses concurrents et échapper à la guerre des prix qui menace les producteurs d’équipements de base. « Le marché des EPI est porteur dans la mesure où il reste beaucoup de choses à faire en matière de réduction des maladies professionnelles, dont beaucoup concernent la main », analyse Stéphane Rostaing .
Par ailleurs, une nouvelle directive européenne, qui doit entrer en vigueur en avril 2018, va nécessiter une re-certification des EPI, […]
« Une belle opportunité de mettre de nouveaux produits sur le marché », s’enthousiasme-t-il.
Enfin, si les segments industrie et libre-service offrent surtout des perspectives en France et en Europe, pour le segment administration, et particulièrement pour le Scanforce , Rostaing développe le grand export (Afrique, Moyen Orient et Amérique) . « Nous avons d’ores et déjà signé des contrats dans les Émirats, au Koweït ou au Burkina Faso pour ce produit », précise le PDG. L’Afrique et L’Amérique latine , dont les normes sont souvent proches des règles européennes en matière d’EPI, sont autant de relais de croissance.
Un article de Lyse Le Runigo, à retrouver dans le magasine En Toute Sécurité de décembre 2017.